Réagir face à un "trou d'air" professionnel aujourd'hui

Publié le par trentenaire

L'Expansion.com -  11/12/2009 20:20:00 
 

Insatisfaction profonde, démotivation, stagnation au même poste, rétrécissement de ses responsabilités... sont autant de sont de "trous d'air" dommageables pour la carrière. Les conseils

Qu'appele-t-on un « trou d'air » ?

C'est une crise de carrière qui ne mène pas forcément à une séparation. Elle correspond à une insatisfaction profonde mais qui n'oblige pas à quitter son emploi ou son entreprise. Se sentir depuis longtemps démotivé, avoir l'impression de stagner au même poste, constater le rétrécissement de ses responsabilités, se voir ajouter un échelon hiérarchique au dessus de soi ou encore se sentir stressé au-delà du supportable sont des « trous d'air » fréquents.

Quels est le point commun à toutes ces situations ?

Toutes ces situations créent une interrogation : on est en poste mais on s'y sent mal. Que faire alors que personne ne nous demande d'agir ? S'interroger est déjà une première étape. Tout le monde ne la franchit pas. Beaucoup de cadres vivent une insatisfaction professionnelle sans rien en faire et subissent une situation inconfortable sans agir.

Pourquoi est-il difficile d'affronter un « trou d'air » ?

Il est difficile de le reconnaître.  Dans les deux sens du mot « reconnaître ». On a du mal à admettre que sa carrière traverse une passe difficile et on a du mal à mettre un mot sur une situation qu'on perçoit, plus ou moins nettement, comme critique. Ensuite reconnaître qu'on traverse un «trou d'air» c'est reconnaître que se maintenir à son poste constitue un risque et en tirer les conséquences : décider de prendre sa situation en main et la faire évoluer de manière favorable. Cela demande du courage et de la détermination. Il faut savoir se remettre en cause, agir et affronter l'inconnu.

En période de crise économique, n'est-il pas plus raisonnable de veiller avant tout à se maintenir à son poste ?

Les cadres qui ne se sentent pas bien dans leur emploi mais qui pensent  qu'ils doivent, à cause de la crise, s'y accrocher coûte que coûte commettent une erreur. La crise économique leur offre, vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur entourage, une bonne raison de ne pas regarder leur situation en face. Ils se posent en victime de la crise, se donnent tous les motifs de s'y complaire... et ça ne les mène nulle part. Aujourd'hui être en poste est un atout, agir de façon à garder son emploi est salutaire mais la crise ne saurait les exonérer de faire un bilan objectif de leur situation de carrière et ne saurait les inciter à rester pétrifié dans une position critique. C'est une attitude perdante à tous les coups. Je leur conseille de ne pas utiliser la crise comme un bon prétexte pour ne rien faire : l'inertie n'est jamais sans conséquence. Il ne faut certainement pas prendre des risques inconsidérés mais il ne faut pas hésiter à contrarier les réflexes qu'on aurait trop tendance à suivre dans les périodes économiquement agitées : il ne faut pas hésiter à se protéger en période d'expansion et à s'exposer en période de crise.

Que faut-il faire quand on traverse un « trou d'air » ?

Il faut tout d'abord identifier la nature du «trou d'air» :
ce que l'on vit, c'est quoi ?
1/ De la démotivation ?
2/De la stagnation ?
3/ De la régression ?
4/De la surpression ?...
Ensuite mesurer l'intensité de la crise et en identifier les causes. Des premières mesures d'ordre personnel qui n'impliquent pas l'employeur peuvent être prises : retrouver des sources d'émotion positive, identifier des éléments de satisfaction, convenir qu'une stagnation est acceptable ou transformer le stress en énergie...Si cela ne suffit pas, il convient d'engager une discussion avec l'employeur pour constater le «trou d'air» et proposer des solutions pour en sortir, soit par une redéfinition de son poste, soit par un changement de poste, soit par une évolution à l'extérieur de l'entreprise. Chaque situation est unique et nécessite une analyse, une stratégie et des actions personnalisées.

Publié dans MONDE DU TRAVAIL

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article